Il faut avouer que j’ai fait face à quelque chose que je n’attendais pas. Ce final de la série était vraiment dénué de gros twist de la mort qui tue ou de fin qui révèle "le sens de la vie" grâce au talent scénaristique de Ronald Moore pourtant habitué à nous chambouler à chaque épisode. On observe ce final en attendant justement ces grosses révélations qui n’arrivent pas. La fin de BSG m’a paru prendre toute la série à contrepied d’un seul coup. Serait ce par cette lueur d’optimisme ou de paix qui pointe le bout de son nez après cette longue traversée du désert pour nos héros ?
L’épisode d’une heure et demi commence d’abord par plus d’une dizaine de minutes de flashback très mal employés et inutiles au récit. On n’en a pas grand chose à faire de voir Bill Adama vomir ou de comment Kara et Lee se sont rencontrés. C’est tout de même la bataille finale avec le destin des humains et des cylons dans la balance qui se profile à l'horizon. La bataille qu’on attend tous depuis longtemps. Les scénaristes ont pourtant décidés d’une entrée en matière qui ne nous prépare pas du tout à la suite, ce qui crée une forme de décalage étrange et plutôt désagréable.
Finalement on laisse enfin le passé pour s’attaquer à l’histoire en elle même. Le Galactica se lance vers sa dernière mission sans grand espoir de réussite ni de survie. Les scènes d’actions sont tout simplement sublimes et on sent qu’un réel travail a été fait en terme de découpages des scènes et d’effets spéciaux. Le tout est cependant un peu confus et brouillon mais ça se laisse très bien regarder grâce au rythme soutenu de cette bataille.
La vision de Baltar,Caprica, Roslyn et Athena dans « l’opera house » n’était finalement qu’une métaphore pour sauver Héra ainsi qu'une bonne résolution à une intrigue qui me paraissait assez dur à dénouer. Au moment de la négociation avec les Cylons je commençais à me dire qu’on avait enfin un Final digne de cette merveilleuse série qu’aura été BSG.(Petit bémol au niveau du suicide de Cavil, il méritait mieux comme fin je pense). Ensuite il a fallu que Kara rentre les coordonnées de la Terre grâce à cette chanson mystique « All along the watchtower » qui semble décidément hanter la série jusque au bout.
Et là, c’est le drame… Ils veulent vivre comme des hommes de Neandertal ? Vraiment ? Ils sont 38000 et sont tous prêt à lâcher le confort technologique et vivre comme des sauvages. Oui j’ai bien compris c’est pour briser le vilain cycle de violence entre les humains et les machines mais… VRAIMENT ? Une force supérieur les guidait tous… Les Cylons avaient un plan démoniaque… Dieu voulait que… Le reste de l’humanité face un safari avec nos ancêtres !!! Wouhou ! Sans déconner je suis vachement déçu par cette conclusion et je n’arrive pas encore à dire si elle m’énerve ou pas.
Pendant un peu plus de 40 minutes les épilogues se suivent et se ressemblent, certains sont très bons comme la conclusion de la relation entre Baltar et Caprica et d’autres sont justes totalement débiles. Par exemple Tyrol qui décide de vivre seul sur une ile déserte…
Certes l’humanité est sauvée puisque le cycle de guerre est enfin rompu. Mais à quel prix ? En abandonnant leur propre civilisation pour vivre sur Terre avec des tribus indigènes on peut dire qu’ils renoncent à leur identité. Et donc à quoi bon s’être battu tout se temps si c’est pour simplement se laisser effacer de l’histoire gentiment ? Je trouve qu’il aurait été plus intéressant de trouver un moyen de résoudre le conflit entre humains et Cylons sans ce rejet de la technologie, qui ressemble à une fuite du problème, mais dans une forme de coexistence pacifique et de respet entre les humains et les machines. Je pensais qu’Hera servirait à faire réaliser que les Humains et Cylons pouvaient vivre ensemble. Clairement je me trompais puisque les scénaristes la rendent importante dans le sens ou elle est la mère de notre humanité. Serait ce une façon de nous dire qu’on a tous du sang de machine ?
Le paysage de la savane africaine avec ses flamants roses et ses antilopes donnent une sensation de plénitude et d’optimisme qui tranche vraiment avec le coté un peu glauque du« on va jamais s’en sortir » et claustrophobe « on est enfermé depuis quatre ans dans un vaisseau spatial » qui caractérise la série depuis le début. Nos héros sont enfin libérés du fatalisme qui les poursuivait depuis si longtemps et ça fait chaud au cœur.
Si quelqu’un a compris la métaphore du pigeon avec Apollo alors il est très fort parce que j’ai reregardé la scène et je ne vois toujours pas ce que cet oiseau est sensé représenter. Il débarque dans daybreak part 1 dans le premier flashback ou Apollo est totalement bourré chez lui. Un Flashback qui met en avant les différences de caractère entre l’Apollo bon à rien bourré qui n’arrive pas à virer un pigeon de chez lui et Lee Adama Président des colonies. On revoit le pigeon lorsque Kara disparaît (donc oui c’était bien un ange ! Vive le religieux dans les séries SF). Alors je me dis que ce pigeon est une métaphore pour les problèmes de Lee. Après que Kara est accomplie sa mission et que Lee décide de mener une vie de découverte jusque à sa mort Kara disparaît brusquement… Et là retour du flashback avec le pigeon sauf que cette fois ci Lee arrive à le faire sortir de chez lui. Il est donc libéré de ses tracas en quelque sorte.
La chute est plutôt bien amenée. On est 150 000 ans plus tard avec les versions mentales de Six et Baltar qui discutent de la possibilité d’un retour du cycle de conflit entre l’humanité et les machines. Finalement Dieu tirait les ficelles de toute l’histoire. Facile ? Oui. Trop facile ? Non. Parce que ça laisse quand même une part de mystère délicieuse à cette série. Et là un bon coup de Jimi Hendrix de plus pour couronner le tout et s’est bouclé.
J’imagine déjà une bonne partie des fans qui après quatre années passées à théoriser sur battlestar galactica s’arrachent les cheveux devant une telle conclusion. D’un coté je les comprends mais d’un autre coté cette fin moi elle me convient parce qu’elle termine quand même une grande saga et ça restait le but de ce final. On aurait pu se plaindre si ils avaient laissés certaines choses inachevées mais une fois l’épisode terminé on quand même l’impression d’avoir bien fait le tour des choses.
On s’est quand même vachement investi d’un point de vu émotionnel avec cette série si on l’a suivi pendant quatre saisons. Ne serait ce que par ce nihilisme perpétuel qui vous glace le sang et ces personnages qui sont tous plus ou moins brisés. Après avoir vu chaque petite lueur d’espoir se faire souffler les unes après les autres pendant quatre saisons et des personnages centraux totalement à bout psychologiquement (Adama et la métaphore du Galactica fissuré) et physiquement (Rosly et son cancer). Cette fin heureuse un peu gniangnian est amplement méritée et c’est peu dire.
Le Bilan : Oscillation perpétuelle entre spiritualité, mystère et science. Voilà ce qui a caractérisé BSG pour moi depuis le début. Et ce Final est tout cela à la fois et bien plus encore. On dit au revoir à la plus grande série de science fiction qui est jamais existé. On aura du mal à trouver une série qui touche aussi juste sur des thèmes aussi durs.
La Note : A+
Allez une petite image de Lee "Apollo" Adama ce héros qui va nous manquer. Entrain de boire bien entendu et de s'interroger sur son mariage. Frack, life is hard !